Dans le cadre de la diffusion prochaine d’Une Saison dans la Savane, Wildlife Angel a été invitée le 12 janvier à participer et animer une conférence dans les locaux de France Télévisions. L’équipe a également pu assister à la présentation du premier épisode de la série Une Saison dans la Savane, réalisée en coopération avec notre ONG et diffusée en février sur France 4.
L’équipe d’Une Saison au Zoo arpente la savane africaine
Toute l’équipe du Zoo de la Flèche – les soigneurs Anthony, Sabrina, Geoffrey, Thibault, Cyril le vétérinaire, ainsi que Stéphane le directeur – s’est envolée vers la Namibie fin 2016. Ils ont expérimenté le quotidien des rangers, ces hommes et femmes qui risquent leur vie pour protéger la faune africaine.
Pour présenter cette série en six épisodes, France 4 a convié Wildlife Angel le jeudi 12 janvier 2017.
La projection du premier épisode a permis de découvrir des images saisissantes du bush namibien, tournées notamment grâce à l’utilisation de drones par les équipes de Banijay, société de production partenaire du projet.
Présentation de Wildlife Angel et de son combat
Après la projection, Sergio Lopez, président de Wildlife Angel, a pris la parole pour exposer les enjeux de la biodiversité mondiale. Il a souligné l’entrée dans une nouvelle ère géologique – l’Anthropocène – marquée par l’impact massif de l’homme sur le climat et les écosystèmes, et par ce que les scientifiques qualifient de sixième extinction des espèces.
Il a rappelé que selon une étude du WWF, 58 % des populations de vertébrés ont disparu entre 1970 et 2012, un phénomène qui s’accélère.
Les causes principales identifiées sont :
- la destruction des habitats,
- la surpêche,
- la pollution,
- le changement climatique,
- les espèces invasives,
- et surtout la criminalité sur la faune sauvage, principal domaine d’action de Wildlife Angel.
Sergio a insisté sur l’urgence : 1 éléphant meurt toutes les 15 minutes, 4 rhinocéros sont abattus chaque jour. Au rythme actuel, ces espèces pourraient disparaître en 10 à 20 ans. Le marché noir en est la cause : l’ivoire vaut 600 à 800 $/kg, tandis que la corne de rhinocéros atteint 60 000 $/kg.
Il a aussi évoqué les zones d’intervention de Wildlife Angel : Namibie, Niger, et les projets en cours en RDC et au Burkina Faso. Certaines régions sont inaccessibles à cause des conflits, rendant les recensements impossibles.
Débat et intervention de Corinne Lepage
Corinne Lepage, avocate et ancienne Ministre de l’Environnement, a rappelé la responsabilité humaine vis-à-vis des autres espèces et la nécessité de préserver un héritage viable pour les générations futures. Elle a présenté la Déclaration des droits de l’humanité, un projet confié par François Hollande dans le cadre de la COP21, visant à poser des principes éthiques universels, à l’instar de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Son intervention a été suivie d’un débat animé par André Viau, préfet et intervenant lors du Forum de Nîmes 2016 sur la criminalité environnementale.
Participants au débat :
- Julie Lasne, directrice France de l’association CACH (contre la chasse en boîte)
- Cyril Hue, vétérinaire au Zoo de la Flèche
- Gilles Boeuf, biologiste, professeur à l’université Pierre et Marie Curie, conseiller scientifique
- Sergio Lopez, président de Wildlife Angel
Le débat a mis l’accent sur la pauvreté en Afrique comme moteur du braconnage industriel. Il est difficile de se soucier de la nature quand il faut lutter pour sa propre survie.
Trois leviers ont été identifiés comme fondamentaux : éducation, énergie et économie, autour desquels ONG et gouvernements doivent travailler à long terme.
À court terme, sensibiliser les touristes occidentaux sur leurs pratiques (hébergement, souvenirs, écotourisme) et interdire les importations de produits issus de la faune (peaux, os, dents, etc.) sont des mesures urgentes que les gouvernements peuvent appliquer.