Objectif : le lion !
Parmi les nombreuses réserves d’Afrique, le Masai Mara (sud du Kenya, 1 500 km²), prolongement du Serengeti, fait rêver les aventuriers du monde entier.
La rivière Mara et ses scènes mythiques de migrations de gnous et de zèbres ont inspiré documentaires et films.
Les prédateurs emblématiques (crocodiles, léopards, hyènes…) attirent les regards, mais le lion reste la star absolue.
Les opérateurs de safaris déploient d'importants moyens pour offrir aux visiteurs du monde entier une rencontre avec le roi de la savane. Deux lions figurent même sur les armoiries du Kenya.

Mais le futur s’assombrit pour les lions du Masaï Mara…
Le lion kényan est aujourd’hui menacé de disparition d’ici deux décennies, alertent les scientifiques.
La transformation des savanes en terres agricoles dans le Masai Mara étrangle un écosystème fragile.
Depuis l’interdiction de la chasse au trophée (1977), la faune kényane devait être en sécurité… Mais l’agriculture a remplacé les armes.

  • 75 % des savanes ont disparu, remplacées par des champs et des pâturages
  • Les zones humides seules sont épargnées
  • Les herbivores sauvages migrent, remplacés par du bétail domestique
  • Les lions, confrontés à des proies plus faciles (chèvres, vaches), entrent en conflit avec les éleveurs

Comme ailleurs en Afrique, l’espace se réduit, les territoires se chevauchent, les clans se battent. Certains lions migrent vers le Serengeti, où l’espace reste plus viable.

Des mesures insuffisantes…
Les autorités de la réserve imposent des amendes aux éleveurs qui pénètrent dans les zones protégées.
Mais cela ne suffit pas à enrayer le déclin alarmant de la population des lions (quasiment divisée par trois).
Les touristes continuent d’affluer, inconscients de la crise. Les « spots à lions » maintiennent l’illusion, mais pour combien de temps encore ?

Une réalité bien dérangeante : l’empoisonnement des lions
Les lions ont besoin d’immenses territoires, seuls quelques grands parcs peuvent répondre à leurs besoins.
Hors zones protégées, les conflits avec les éleveurs sont inévitables. Et souvent meurtriers.

En 2015, quatre lions ont été empoisonnés après avoir attaqué du bétail.
Des autopsies ont révélé la présence du pesticide Carbofuran, substance active du Furadan, produit par FMC Corporation.
Ce pesticide, interdit dans de nombreux pays, reste largement disponible au Kenya.
Les éleveurs l’utilisent pour piéger les lions avec des carcasses empoisonnées.
Le Furadan est plus efficace que la lance traditionnelle, et les éleveurs l’ont bien compris.

La population humaine croît, les besoins en pâturages augmentent, et la cohabitation avec la faune sauvage est de moins en moins tolérée.

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