Lorsque je me suis intéressé aux primates, j’ai été frappé d’apprendre que les plus grandes figures de la protection des grands singes étaient des femmes :

  • Dian Fossey, pour les gorilles des montagnes des Virunga
  • Jane Goodall, pour les chimpanzés en Tanzanie
  • Biruté Galdikas, pour les orangs-outans de Bornéo

Et plus récemment, en Afrique australe, j’ai entendu parler d’une autre femme qui consacre sa vie à une espèce méconnue : le bonobo, chimpanzé endémique de la République Démocratique du Congo.

Un peu d’histoire sur le bonobo…
Contrairement à ce que l’on pensait au début du siècle dernier, le bonobo n’est pas une sous-espèce de chimpanzé, mais une espèce distincte.
Il se distingue par sa taille plus petite et une face plus sombre. Le fleuve Congo aurait séparé les chimpanzés et les bonobos, maintenant leurs populations éloignées l’une de l’autre.

Le bonobo partage 98,7 % de son ADN avec l’homme, ce qui en fait l’un de nos plus proches parents.
Des études génétiques menées par David Reich suggèrent même que des croisements auraient pu exister entre nos ancêtres et ceux du bonobo il y a 4 à 5 millions d’années.

Mais aujourd’hui, le sort de ce « cousin » est plus que préoccupant.

Un futur préoccupant pour les bonobos
Le bonobo figure sur la liste rouge de l’UICN des espèces menacées, classé en danger. Trois menaces principales pèsent sur lui :

  1. Le braconnage, malgré des tabous locaux qui interdisent de consommer sa viande. Les braconniers viennent souvent d’autres régions et bénéficient de complicités administratives et militaires, dans un contexte de corruption en RDC.
  2. La déforestation et la perte d’habitat, accélérées par la construction de routes et l’essor de plantations agricoles dans les zones forestières.
  3. La transmission de maladies humaines, du fait de la proximité avec les populations et du développement du tourisme.

Comme souvent, les ONG locales jouent un rôle déterminant dans la survie de l’espèce.

Une lueur d’espoir avec Lola Ya Bonobo
Claudine André est la figure emblématique de la cause bonobo. Depuis son intervention au zoo de Kinshasa en 1993, elle a fondé et dirige l’ONG Lola Ya Bonobo.

Dans ce sanctuaire, au sud de Kinshasa, elle recueille des jeunes bonobos abandonnés ou saisis, confiés ensuite à des mamans de substitution congolaises qui les élèvent jusqu’à l’âge adulte.
L’objectif ultime : les relâcher dans la forêt primaire, notamment dans la forêt protégée d'Ekolo, région de l'Équateur.

Wildlife Angel a formé les gardes forestiers chargés de protéger cette forêt et les bonobos relâchés.
L’enjeu : renforcer les compétences locales pour maintenir une zone libre de braconnage et de pressions humaines.
D’autres actions conjointes sont prévues entre Lola Ya Bonobo et Wildlife Angel.

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