Depuis quelques années, une formule défraye la chronique dans le monde des ONG qui défendent la faune sauvage : le Canned Lion Hunting, ou en d’autres termes, la chasse du lion en « boîte ». Il est largement temps de dévoiler au grand public ce qui se cache derrière ce concept pervers.

Les fermes d’élevage de félins
On dénombre plus de 160 fermes en Afrique du Sud, spécialisées entre autres dans l’élevage de lions. L’objectif affiché est de contribuer à la préservation de l’espèce en créant des parcs où les lions peuvent se reproduire à l’abri des menaces, puis être relâchés dans la nature à maturité.
Des touristes venus du monde entier sont séduits par l’idée de côtoyer de jeunes lions, de les nourrir, de les caresser. Un rêve « sauvage » mis à portée d’une clientèle urbaine.
Des volontaires – souvent jeunes – payent même pour venir travailler dans ces fermes : nettoyer les enclos, préparer les repas, s’occuper des soins, encadrer les visiteurs. En récompense de leur investissement, ils peuvent nourrir les lions ou les accompagner en promenade avec les touristes.
Tout cela semble concourir à la sauvegarde de l’espèce. Mais la réalité est tout autre.

Un effroyable concept : le Canned Lion Hunting
La belle histoire est une façade marketing. Ces fermes n’ont qu’un objectif commercial : générer un chiffre d’affaires important via le tourisme animalier et la vente de lions adultes à des fermes de chasse.
Le discours selon lequel ces lions, une fois adultes, seraient relâchés dans la brousse est un mensonge.
Un lion élevé en captivité, nourri par l’homme, n’a ni les compétences de chasse, ni les réflexes de survie pour vivre en liberté. Il n’a jamais appris à identifier ses proies, ni à se défendre contre d’autres prédateurs.

La réalité : ces lions sont vendus à des fermes de chasse, où ils deviennent les cibles de chasseurs fortunés.
Quelques jours avant la date prévue, le lion est sorti de son enclos et placé dans un vaste terrain clôturé. Désorienté, il reste souvent près des barrières, ce qui facilite son repérage. Les organisateurs n’ont alors aucun mal à offrir à leur client l’opportunité d’abattre un lion « sauvage », qui n’a pourtant jamais connu la vie sauvage.

On est passé de 2 000 lions en captivité dans les années 2000 à plus de 6 000 aujourd’hui. Le profit est le seul moteur de ce système, déguisé en projet de conservation.

Un modèle économique ne souffrant d’aucune faille
Ce système est extrêmement lucratif :

  • Les touristes paient pour approcher, nourrir et câliner les lionceaux.
  • Les volontaires, en plus de payer leur séjour, travaillent gratuitement pour nourrir, nettoyer, soigner et encadrer.
  • Les lions adultes sont ensuite revendus aux fermes de chasse, générant une seconde source de revenus.

Ce modèle permet aux fermes de maximiser leurs profits à chaque étape du cycle de vie du lion, sans jamais réellement œuvrer pour la protection de l’espèce.

Appel à la vigilance
Tant que la législation sud-africaine n’interdira pas fermement cette pratique, il est primordial que les volontaires fassent preuve d’un discernement absolu.
Avant de s’engager dans un centre de conservation, il faut vérifier les véritables intentions des structures d’accueil. Wildlife Angel s’engage à informer et alerter sur les comportements à adopter pour ne pas servir, involontairement, ce système cynique.

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