Lors d’une conférence en Afrique, j’ai insisté sur l’importance de former les rangers des unités anti-braconnage aux gestes essentiels pour préserver les scènes où des animaux sont retrouvés morts, victimes de braconnage. Ces lieux doivent être considérés comme de véritables scènes de crime, à l’instar des pratiques des polices du monde entier dans les affaires criminelles humaines.
Les échecs judiciaires et leurs causes
De nombreux échecs dans les procès de braconniers en Afrique trouvent leur origine dans le non-respect des procédures de fouille et de préservation des scènes de crime. L’absence de procédés fiables pour collecter des indices compromet souvent les efforts des procureurs pour prouver la culpabilité des prévenus.
Un module crucial dans les formations anti-braconnage
Depuis que nous avons mis en place des formations anti-braconnage pour les rangers africains, nous avons intégré un module spécifique sur la préservation des scènes de crime. Ce module inclut :
- L’utilisation de la SOP (Standard Operating Procedure) pour délimiter et fouiller la scène,
- La recherche de balles et la collecte d’indices clés,
- L’équipement des rangers avec des kits de base pour ces opérations.
Des simulations réalistes permettent aux rangers de mettre en pratique ces compétences pour être prêts à agir rapidement.
Protéger la zone avant l’arrivée des experts
La protection immédiate de la scène est cruciale. Dans la brousse, un animal de grande taille abattu attire souvent les villageois, qui viennent chercher de la viande. Cela entraîne une contamination de la scène et la perte de preuves essentielles. Les rangers doivent donc :
- Agir rapidement pour sécuriser le site,
- Effectuer les premières investigations avant l’arrivée de la police, qui peut parfois mettre plusieurs jours à arriver.
Ce travail proactif des rangers est essentiel pour renforcer les dossiers judiciaires contre les braconniers et augmenter les taux de condamnation.